L'époque des ballons

 

 


L'époque des ballons

 

 

CHRONIQUES   DE  LA  VIE  AERIENNE

  EN  RHÔNE-ALPES

 

 

L' EPOQUE  DES  BALLONS 

 

 

 

14 décembre 1782 à Annonay (Ardèche), les frères Montgolfier réussissent à faire élever un ballon à air chaud d’une dizaine de mètres.

 

19 janvier 1784, Joseph Montgolfier et Pilâtre de Rozier réalisent dans la plaine des Brotteaux à Lyon, l’un des premiers vols habités à bord d’un ballon appelé ‘montgolfière’. Pour financer l’opération, Jacques de Flesselles, intendant de la province, autorise les frères Montgolfier à ouvrir une souscription publique. Un ballon de 33,5 m de diamètre, 41, 5 m de hauteur, une galerie en bois de sept mètres de diamètre qui accueille l’équipage et les passagers, avec un volume d’environ 22.000 m3, est construit. Le ballon appelé ‘Le Flesselles’ s’envole, non sans peine, avec sept personnes à bord, avant d’aller se poser rudement au sol, à proximité du Parc de la Tête d’Or.

 

6 mars 1784, le huitième voyage aérien a lieu à Chambéry. (Savoie) Une montgolfière construite par le Chevalier de Chevelu s'envole du parc de Buisson Rond à Chambéry et après avoir parcouru 12 kilomètres en 30 minutes se pose à Challes les Eaux sur le terrain qui deviendra l'aérodrome local.

 

4 juin 1784, le jeune peintre Fleurant conçoit et construit un ballon appelé ‘Le Gustave’ en l’honneur du roi de Suède Gustave III qui, avec les principaux notables de Lyon préside à l’envol depuis le quartier des Brotteaux à Lyon. A bord du ballon, Fleurant est accompagné de Madame Thible, née Elisabeth Estrieux, la première passagère de l’air… ! Après 45 minutes de survol de Lyon, l’atterrissage, qui a lieu au quartier de La Duchère, sera rude puisque la montgolfière se renverse et prend feu. Les passagers s’en tirent avec quelques contusions, mais deviennent célèbres à jamais. 

 

2 septembre 1849, Francisque Arban à bord d'un ballon à hydrogène réalise la première traversée des Alpes. Il s'envole du Château des Fleurs à Marseille à 18 h 30, survole le massif de l'Esterel à 4.000 mètres, puis le Mont Viso à 4.600 mètres à 1h 30 du matin le 3 septembre, et atterrit à 2h 30, à proximité d'une ferme du village de Pion Porte, près de Stupinipi, à environ 6,4 kilomètres à l'ouest de Turin.

Francisque Arban, également connu sous le nom de Francesco Arbandi Lione, est né à Lyon, vers 1800. Il est l'un des dix enfants de Simon Alban, artificier. Francisque Arban réalise en France plusieurs vols en ballons à partir de 1832. C’est avec Comaschi qu’il lance sa carrière aéronautique, en le suivant à Turin et à Naples en 1841, puis seul, en accomplissant de nombreuses ascensions en ballon en Italie, en Autriche, en Espagne et en France. Entre 1845 et 1849, iI est très connu pour ses vols en Italie où il réalise son douzième vol à Rome en avril 1846. En 1849, Francisque Arban après avoir décollé de Nîmes vers 19 heures s'élève vers 3.600 mètres. Trouvant un vent favorable, il envisage d'atteindre Lyon, mais il se voit dans l’obligation de se poser vers 21 h 30 à Alissas, près de Privas (Ardèche). Néanmoins, il a parcouru 38 lieues en 2 h 30. Le 7 octobre 1849, il décolle de Barcelone avec son épouse à bord d'un ballon, Les conditions météorologiques ne sont pas excellentes, il décide de se reposer pour laisser sa femme au sol avant de repartir. Son ballon est soufflé sur la Méditerranée et il disparaît sans laisser de trace.

2 juillet 1865, plus de cinquante mille personnes envahissent le quartier de « derrière les voûtes » de Perrache à Lyon. Nadar a promis aux Lyonnais de leur présenter son ballon « Le Géant » : 45 mètres de haut et jaugeant 6000 mètres cubes. Neuf personnes prennent place dans la nacelle. Un fort vent pousse le ballon vers le sud. Vers minuit, « Le Géant » se pose, assez difficilement, contre le « Fouans d’Astier », une hauteur ardéchoise proche de Saint Agrève. En plusieurs rebonds successifs, l’aérostat casse soixante-dix pins qu’il fallut payer le lendemain.

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20 mars 1877, Pompéïn Piraud réalise une machine qu'il présente sous le nom d''ornithoptère' (aéronef dont la sustentation est assurée par des battements d'ailes suivant le principe du vol des oiseaux). Les essais se déroulent au Grand Camp de Lyon-Villeurbanne en octobre 1879 et octobre 1882, mais sans succès

dans les années 1880, quelques lyonnais se passionnent pour les ‘expériences aérostatiques’.Jean-Claude Pompéin-Piraud a construit un  aérostat de 1500 m3, de forme ovoïde, qui fonctionne au gaz  d’éclairage ; Joseph-Ernest Vial possède  un sphérique de 650 m3, et Hermann Pecclet se fait prêter un ballon de 650 m3.

 

1883, Pompeïen Piraud construit un ballon ovoïde en cretonne « L’Espérance » de 1500 m3, fonctionnant au gaz d'éclairage et doté d'une nacelle en osier de 95 cm de large et de 1,25 m de longueur. Il a l’intention d’y adapter et expérimenter ses ailes articulées. C’était une erreur qu’il a vite reconnue, car cet aérostat fit 6 ascensions au cours des années 1884-1885. Lors d'une ascension, le 27 septembre 1892, ce ballon fut partiellement détruit en se posant violemment à Châtillon sur Chalaronne (Ain).

 

dans les années 1880-1890, quelques lyonnais se passionnent pour les ‘expériences aérostatiques’.Jean-Claude Pompéin-Piraud a construit un  aérostat de 1.500 m3, de forme ovoïde, qui fonctionne au gaz  d’éclairage ; Joseph-Ernest Vial possède  un sphérique de 650 m3, et Hermann Pecclet se fait prêter un ballon de 650 m3. Le 28 décembre 1889, ils se structurent en société : le Club Aéronautique lyonnais, siège social au 2 rue Paul Bert, à l’adresse du cabinet dentaire de son Président Jean-Claude Pompéin-Piraud. Cette société a pour objectif l’exécution d’expériences aérostatiques. Les frères Antonin et Léo Boulade, à partir des ballons de cette société, procédèrent à des mesures météorologiques en altitude. Vers 1898, sous l’impulsion des frères Boulade se constitue une nouvelle société : l’Aéronautique Club de France, section de Lyon, qui a pour but de procéder à des expériences scientifiques, mais aussi à des épreuves de photographies aériennes. Le Club Aéronautique Lyonnais est doté d'un ballon, le Lyon, d'un volume de 1.100 m3 de gaz.

 

22 août 1889, le Colonel Tanant et le Lieutenant-colonel Zobel appartenant au régiment du Génie de Grenoble réalisent un vol en ballon dans la région grenobloise.

 

10 octobre 1890, Extraits du journal L'Echo de Lyon :

« Deux officiers en ballon.  Grenoble. Deux officiers du Génie, le commandant Allote de la Fuye et le capitaine Zobel, viennent de faire une curieuse ascension. Partis à 8 heures 30 de Grenoble, dans le ballon militaire                       « l'Obion », du parc aérostatique de Grenoble, ils ont traversé les montagnes de Luz-de-la-Croix-Haute, le col de Veynes, et sont allés atterrir, à 3 h. 30, sans accident, près de Manosque (Basses Alpes), après s'être élevés à une hauteur de 3.000 mètres. C'est la première fois qu'un ballon militaire atteint une pareille hauteur. Les courageux officiers ont fait pendant l'ascension, d'intéressantes expériences. »

 

de mai à novembre 1894, un ballon captif de 18 mètres de diamètre et d’un volume de  3.050 m3 d’hydrogène assure la promotion de l’Exposition Universelle de Lyon. Avec 2.082 ascensions, il a permis à des milliers de Lyonnais de découvrir l’aérostation.

 

3 octobre 1898, le Suisse Edouard Spelterini, de son vrai nom Edouard Schweizer, à bord du ballon à hydrogène 'Wega' s'envole de Sion (Suisse) avec trois passagers.  Le vol devait se diriger vers le nord-est pour survoler le massif alpin, mais le vent contrarie le projet. Le ballon s'est posé sur la commune de Prauthoy (devenue en 2016 Le Montsaugeonnais) dans la Haute-Marne, à 20 kilomètres à l'ouest de Langres.

Au terme de cet exploit, on appela Spelterini, 'l'aigle des airs'. Après avoir accompli ce vol en 1898, il effectue dix survols alpins entre 1898 et 1913, notamment à des fins scientifiques et photographiques. Ses 570 vols en ballon en Europe, en Egypte et en Afrique du Sud entre 1870 et 1926 et ses nombreux vols en ballon en Suisse dès 1891, le rendirent populaire.

Extraits de Gallica :« Une expédition aérostatique, ayant pour but la traversée des Alpes, se préparait en Suisse depuis quelque temps. Cette expédition était composée de plusieurs savants étrangers, notamment MM. Heim, professeur de géologie à Zurich, Hergesell, professeur à la Faculté de Strasbourg, Maurer, Lockmann, Biliviller, Hagenbach-Bisehof, Kahibaum et Spelterini, un aéronaute suisse que ses ascensions mouvementées ont rendu célèbre.»

« Le lieu du départ avait été fixé à Sion, capitale du Valais (Suisse). L'ascension a eu lieu avant-hier, en présence d'une foule considérable. Le ballon 'Wega' cubant 5,268 mètres, s'est majestueusement élevé dans les airs, ayant à bord les membres de l'expédition. Il était commandé par M. Spelterini. Le 'Wega' est certainement un des plus grands aérostats qui aient été construits jusqu'ici, Il a été confectionné avec 4,336 mètres de soie vernie, d'une résistance de 1,500 kilos par mètre linéaire. Son diamètre est de 18 m. 50, sa circonférence de 58 mètres, sa force ascensionnelle de 3.594 kilos. Sa nacelle peut supporter un poids d'environ 75,000 kilos. Le 'Wega' a été gonflé avec de l'hydrogène pur. Les voyageurs avaient emporté 3.000 kilos de sable renfermé dans des petits sacs. Afin de mesurer exactement la marche de l'aérostat, les ascensionnistes avaient placé dans la nacelle deux baromètres anéroïdes enregistreurs et un baromètre mercuriel qui devaient servir d'instruments de contrôle. M. Bilivilier, le directeur de l'expédition, était chargé d'établir les différentes vitesses et forces du vent. Le but principal de l'entreprise était de photographier les masses montagneuses de la Suisse et de faire des expériences sur l'humidité et sur la température de l'air, sur la formation des nuages et des vapeurs. La première ascension a fourni des résultats scientifiques fort intéressants. Le voyage du 'Wega' dans l''OberIand dura 5 heures 40 minutes. Le ballon a parcouru une distance de plus de 300 kilomètres. Les voyageurs ont constaté que la plus basse température a été de 21 degrés au-dessous de zéro, au point culminant de l'ascension, c'est-à-dire à une altitude de 3,150 mètres. Une brise du Sud-Ouest à favorisé l'ascension du 'Wega'».

            Extraits du journal 'L'Echo Saumurois' du 6 octobre 1898 :« Explorer le Mont Blanc. L'expédition Spelterinl. On télégraphie de Sion : On sait que le ballon Véga, monté par une expédition scientifique, sous la direction du capitaine Spelterini, est parti lundi matin, à dix heures cinquante. Les nouvelles parvenues jusqu'à présent portent que le   Véga, au lieu de prendre la direction du nord-est., a été poussé vers le nord-ouest jusqu'à Yverdon ; puis il a franchi le Jura, se dirigeant vers Jougne et Pontarlier. ! Le ballon-sonde lancé de Sion par les soins de la Société aérostatique internationale est parti à trois heures trente-cinq par une véritable tempête, à une grande vitesse vers le nord-ouest. Puis il a disparu dans les nuages vers 4,500 mètres. Le ballon a perdu son lest automatique au départ en traversant la Promenade. On télégraphie de Berne : Le ballon Véga, parti de Sion, a effectué heureusement sa descente à Prauthoy, entre Langres et Dijon. La hauteur atteinte a été de 6,300 mètres »

 

 

vers 1898, sous l’impulsion des frères Boulade se constitue une nouvelle société, l’Aéronautique Club de France section de Lyon, qui a pour but de procéder à des expériences scientifiques, mais aussi à des épreuves de photographies aériennes. Cette société se rapproche de l'Aéro-club de France afin de mieux se structurer.

 

21 et 22 novembre 1903, inauguration du parc aérostatique de l’Aéro-club du Rhône à proximité de l'usine à gaz de la Compagnie du gaz de Villeurbanne.

11 novembre 1906, dans le cadre de l'Exposition universelle de Milan, le ballon 'Citti di Milano', s'envole de Milan avec à son bord Celestano Usuelli et Carlo Crespi. Il atteint 5000 mètres et survole le Mont Blanc, le ballon se pose après 4 heures de vol à Aix les Bains (Savoie).

 

10 août 1909, le ballon, le 'Sirius', s'envole de Chamonix (Haute-Savoie) vers 12 h 30 avec à son bord le pilote suisse Edouard Schweizer, alias Spelterini, et trois passagers : le Comte de Chateaubriand, Otto Dunker et Frantz Reichel.  Après le survol du Massif du Mont Blanc, le ballon se pose dans la région du Tessin (Suisse).

 

1906 à 1914, l'Aéro-club du Rhône se dote de nombreux ballons : l’Arago, l’Ampère, le Jacquard, le Mouillard, qui participent à de nombreuses ascensions.

 

1909, Edouard Vermorel fonde à Villefranche sur Saône, l’Aéro-Club du Beaujolais. Cette association qui réunit plus de 250 membres possède plusieurs ballons sphériques. Edouard Vermorel, industriel caladois, qui ne cesse de s’intéresser au développement de l’aviation naissante, construit du matériel d’aviation dans ses usines. Il assure la Présidence de l’Aéro-Club du Rhône de 1927 à 1931.

 

9 juillet 1911, dans le cadre des Journées d'Aviation organisées à La Tour du Pin (Isère), le ballon le 'Magnaud', de 350 m3 de cubage, s'élève depuis le champ de course de La Tour du Pin. Après avoir survolé, à une altitude d'environ 1.500 à 2.000 mètres, la région de La Frette et de Saint Etienne de Saint Geoirs, il se pose à Vinay.

 

 

 

 


27/10/2020
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